lundi 2 novembre 2015

Serge Joncour – L'amour sans le faire / chronique

Quelques informations sur ce livre :

Auteur : Serge Joncour
Titre : L'amour sans le faire
Éditeur : Flammarion / J'ai Lu
Nombre de pages : 319 / 315
Prix : 19,00 € / 7,30 €
Date de sortie : 2012


Quatrième de couverture :

Après dix ans de silence, Franck téléphone un soir à ses parents. C'est curieusement un petit garçon au même prénom que son frère décédé qui répond. Franck décide alors de revenir dans la ferme familiale. Louise, elle, a prévu d'y passer quelques jours avec son fils. La rencontre va bouleverser ces deux êtres abîmés par la vie.

L'amour sans le faire, c'est une histoire tendre et bienveillante, en même temps qu'un hymne à la nature sauvage et imprévisible. Une invitation à changer – et, pourquoi pas, à renaître.


Ce que Cédric en a pensé :

Si je m'en étais tenu strictement à l'histoire, aux personnages, aux messages égrenés par l'auteur, ce livre aurait facilement eu le droit à quatre étoiles ; oui mais voilà, la construction des phrases et la ponctuation uniquement composées de virgules – beaucoup trop de virgules – et de points m'ont gâté ma lecture. S'il m'arrive régulièrement au cours de mes explorations littéraires de me dire : « tiens, j'aurais plutôt vu un point-virgule ici à la place du point », ou encore : « pourquoi diable l'auteur n'a-t-il pas utilisé les tirets semi-cadratins ici, l'occasion était parfaite », jamais une lecture n'avait à ce point été gâchée par le style « ponstualistique » de l'auteur. Ce livre compte en tout et pour tout deux points-virgule et un tiret semi-cadratin (je ne compte évidement pas ceux qui ouvrent les dialogues) : pour un ouvrage de trois cent pages, avouez que c'est un peu léger. Du coup il faut se farcir des phrases longues, très longues, où l'on peut à peine reprendre son souffle. A la différence de beaucoup de lecteurs, je n'ai absolument rien contre ce genre de phrases. Au contraire, je les préfère même aux phrases courtes si chères à la littérature contemporaine ; cependant, j'estime que l'arme absolue pour la construction des phrases longues est le point-virgule ; sans lui, la lecture devient vite une torture – pour moi en tout cas. J'ai donc passé la plupart de mon temps à pester intérieurement contre les choix de l'auteur à ce niveau, ce qui a forcément été au détriment du récit en lui-même.

Parlons-en tout de même de ce récit ; après tout c'est le but premier de cette chronique. L'auteur nous conte l'histoire de Franck et de Louise, deux êtres écorchés par la vie qui ont du mal à composer avec et vivent un peu en marge de la société. Franck décide un jour d'aller rendre visite à ses parents après un silence de dix ans, dix longues années durant lesquelles il ne leur aura donné quasiment aucun signe de vie. Lors de cette visite impromptue, il ca faire la connaissance de Louise, la compagne de son frère décédé qu'il n'a vue qu'une fois, furtivement, lors de l'enterrement de ce dernier – il avait également coupé les ponts avec son cadet. Après le décès de son compagnon, Louise a eu un fils qu'elle a prénommé Alexandre, comme le frère de Franck ; comme une réminiscence du passé, comme pour ne pas oublier. Ces deux êtres taciturnes vont-ils être l'un pour l'autre l'antidote à leur morosité ?

Le point fort de ce bouquin se trouve être les personnages qui le parsèment – tous les personnages, pas seulement les deux principaux protagonistes. Les acteurs de cette tranche de vie sont singuliers et ont été dotés par l'auteur de personnalités fortes, très fouillées. Le personnage de l'enfant, notamment, qui est dépeint de manière bluffante tant il sonne juste. C'est pour moi le personnage le plus attachant et le plus réussi du roman. Le ton du livre est au diapason des personnages : il y a quelque chose de mystique dans cette histoire de (re)découverte de l'autre.

Vraiment, c'est dommage que tout cela soit gâché par la ponctuation.


Citation :

« A la campagne on le sait, celui qui a goûté à la ville, il est foutu, celui qui a goûté à la ville, il ne reviendra pas. »



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