jeudi 14 janvier 2016

Giampaolo Simi – La nuit derrière moi / chronique

Quelques informations sur ce livre :

Auteur : Giampaolo Simi
Titre : La nuit derrière moi
Éditeur : Sonatine
Nombre de pages : 288
Prix : 18,00 €
Date de sortie : 21 janvier 2016



Quatrième de couverture :

« J’ai une deuxième vie : celle de Furio Guerri, le monstre. » C’est ainsi que commence la confession du héros de ce livre, commercial dans une société d’imprimerie, bien sous tous rapports. Soigner son sourire et ses chaussures, tel est le secret, selon lui, du bon vendeur. Il a une belle maison dans la province de Pise, une femme qu’il aime, une fille pour qui il s’efforce d’être un père présent et compréhensif. Un modèle.
Mais, derrière les apparences, il y a la face obscure de Furio, qui passe certaines de ses journées sous une identité d’emprunt, rôde pour une raison obscure près d’un lycée, et épie les jeunes filles.
Quand il commence à connaître quelques soucis professionnels et qu’il découvre que sa femme, Elisa, lui cache des choses, le vernis de respectabilité commence peu à peu à se craqueler. La tension monte, jusqu’à devenir insupportable. Va-t-il parvenir à se contrôler encore longtemps ?

Avec ce roman à la construction magistrale, Giampaolo Simi entraîne le lecteur dans un engrenage diabolique où abondent les secrets inavouables, jusqu’à un final inoubliable. La subtilité de l’analyse psychologique dont il fait preuve, alliée au suspense oppressant, place d’emblée La Nuit derrière moi parmi les incontournables du genre.


Ce que Cédric en a pensé :

Je ne sais pas grand chose de Giampaolo Simi, l'auteur de La nuit derrière moi, sinon qu'il est né un dix décembre, comme moi. Il ne fait donc pas l'ombre d'un doute que ce monsieur doit être quelqu'un de très respectable et de très agréable à côtoyer. Quoi ? Je n'ai pas le droit de profiter de cette chronique pour me couvrir de fleurs ? D'accord, passons aux choses sérieuses et parlons du livre, dans ce cas !

La première chose qui m'a frappée à la lecture de ce roman est l'utilisation de la deuxième personne du singulier, procédé somme toute peu commun. Pour ma part, c'est la première fois que je lis un roman utilisant cette forme narrative singulière. En fait, le narrateur alterne entre la première et la deuxième personne du singulier, et ce pour une raison que je ne peux pas dévoiler, au risque de déflorer une partie de l'intrigue. Ce que je peux dire, en revanche, c'est que cela contribue à apporter un intérêt certain au récit.

Ce narrateur s’appelle Furio Guerri et nous raconte sa vie de commercial propre sur lui, marié à une femme sublime – objet de toutes les convoitises et au cœur des fantasmes de tous ses camarades de classe lorsqu'il était au lycée, mais que personne, à part lui, n'a réussi à conquérir – et père d'une petite fille adorable. Ils vivent tous les trois dans une somptueuse maison de la banlieue de Pise, et lui s'échine tous les jours au travail pour leur assurer une aisance financière telle qu'il puisse offrir la belle vie aux deux femmes de sa vie. Mais quelques grains de sable vont venir gripper le rouage de sa petite vie tranquille qui va prendre un tournant inattendu, à mesure qu'il perd le contrôle des choses.

Ce thriller, s'il est assez court, n'en est pas moins diablement efficace. Même si l'on devine dès le départ qu'il s'est passé quelque chose de pas très catholique dans la vie du personnage principal, l'auteur réussit à garder le mystère et ne distille les informations qu'au compte-gouttes ; aussi, lorsqu'elles sont dévoilées, les révélations estomaquent tel un puissant direct décoché dans la poche stomacale. Le versant psychologique du personnage principal est manié d'une main de maître par l'auteur qui a en prime soigné la construction de son intrigue. Redoutable.


Extrait :

« Le temps est un fleuve lent mais puissant, qui emporte tout avec lui : haine, douleur et surtout énergies. »

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